La Chine réalise 25 % du commerce international d’importation de produits laitiers.

Même si la Nouvelle-Zélande est actuellement le plus grand exportateur de lait grâce à ses terres propices à l’élevage, le pays ne fait pas de l’ombre à ses nombreux concurrents occidentaux, où les partenariats avec la Chine se développent.

Si Vous êtes intéressé, lisez la suite de cet article

  • La méfiance à l’égard des produits laitiers nationaux
  • Les produits laitiers importés comblent le manque d’autosuffisance de la Chine
  • Le point clé du succès sur le marché laitier chinois est l’e-réputation
  • La vérité sur l’importation massive
  • Les principaux importateurs de produits laitiers vers la Chine
  • La Chine, un marché très délicat
  • Les attentes du marché laitier chinois

 

 

I. La méfiance à l’égard des produits laitiers nationaux

Depuis le scandale retentissant du lait à la mélamine en 2008, suivi par un autre scandale du lait périmé en 2013, les citoyens chinois ne font plus confiance à la production de leur propre pays et choisissent plutôt le lait importé.

Ces scandales ouvrent largement l’exportation de lait sur le territoire ; alors que Hong Kong, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont été submergés par les achats de produits laitiers des consommateurs chinois jusqu’à les conduire à des pénuries de stocks, les industries laitières européennes préparent leur offensive commerciale.

 

II. Les produits laitiers importés comblent le manque d’autosuffisance de la Chine

La production laitière chinoise a augmenté régulièrement et se classe parmi les meilleures au monde, mais la production ne peut toujours pas répondre à la demande intérieure.

Depuis 2015, deux grandes entreprises laitières normandes ont exporté leur lait infantile en Chine : Maîtres Laitiers du Cotentin et la coopérative d’Isigny Sainte Mère.

A Isigny, une nouvelle unité a été construite à l’usine pour répondre à la demande d’exportation de lait infantile en poudre et produit annuellement jusqu’à 30 000 tonnes de poudre pour son partenaire chinois Biostime Pharma : un investissement aux conséquences positives, avec l’embauche d’une centaine de salariés supplémentaires et l’augmentation de la production de 20% pour les exploitations laitières qui l’approvisionnent.

La poudre de lait d’exportation représente un chiffre d’affaires annuel de 119 millions d’euros, soit près de la moitié du chiffre d’affaires total de la coopérative.

Les « Maîtres Laitiers » ne sont pas en reste : ils ont également construit une nouvelle unité de production pour approvisionner leur partenaire chinois Synutra, mise en service en 2017, qui vise à livrer 690 millions de packs de lait par an, un chiffre astronomique qui reflète le manque d’autosuffisance de la Chine dans cette branche de l’agroalimentaire.

 

III. Le point clé du succès sur le marché laitier chinois est l’e-réputation

La coopérative Isigny Sainte Mère privilégie la qualité à la quantité en misant sur le bio et le label d’origine protégée, un discours contemporain qui séduit et rassure les consommateurs, toujours à l’affût du prochain scandale alimentaire.

Preuve ultime de sa réceptivité au marché chinois, elle se tourne vers l’e-commerce et prévoit de se créer une bonne e-réputation afin de vendre davantage de ses produits sur Internet.

De nombreuses entreprises désireuses d’exporter sont confrontées aux ambitions de leurs partenaires chinois et hésitent, à juste titre, à révéler leurs secrets de fabrication.

Il est essentiel pour une entreprise de pouvoir attester de la qualité de ses produits et d’un savoir-faire de fabrication unique, afin de conserver un avantage sur les nombreux plagiats locaux qui ne manqueront pas de se développer.

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IV. La vérité sur l’importation massive

Mais la Chine pourrait bien décider de devenir autosuffisante dans quelques années, pour surmonter sa dépendance vis-à-vis des pays exportateurs de lait : une perspective qui inquiète déjà les producteurs, car le transfert de technologie devient récurrent.

Après la création du C919, premier avion 100% chinois, et des deux TGV CR400 entièrement assemblés en Chine, plus la volonté des autorités d’obtenir une race nationale de cheval de selle utilisant des races de chevaux importées, nul doute que la Chine décidera d’importer des vaches de l’étranger afin d’améliorer son marché du lait et de posséder un produit laitier national !

Le gouvernement chinois n’oublie pas l’importance de reconquérir ses consommateurs pour déployer son marché national, c’est pourquoi il regroupe les exploitations pour augmenter les rendements et tente d’améliorer l’image qualitative de sa production.

 

V. Les principaux importateurs de produits laitiers vers la Chine

En Chine, les principales sources d’importations de produits laitiers sont encore concentrées en Nouvelle-Zélande, en Australie, dans les pays de l’UE et aux États-Unis.

La Nouvelle-Zélande est toujours la principale source d’importation de produits laitiers chinois.

L’Allemagne est progressivement devenue la première source d’importation de lait liquide de la Chine.

Les États-Unis sont la première source de poudre de lactosérum importée par la Chine, et l’Australie a continué à exporter vers la Chine de la poudre de lait, du beurre, du fromage et du lait frais, en conservant une place importante.

 

VI. La Chine, un marché très délicat

Mais la Chine ne s’arrête pas là : une politique de conquête agressive a été mise en place, en achetant des entreprises ou en investissant dans tous les pays producteurs de lait, les terres et les usines de chaque secteur.

La Chine a investi dans le vin en achetant des vignobles à Bordeaux, dans le tourisme avec l’acquisition médiatisée du Club Med et dans l’industrie alimentaire avec l’achat de terres cultivables.

Son emprise est encore plus évidente sur ses voisins directs, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, où elle a acheté des terres agricoles – dont la plus grande ferme laitière du pays achetée par la société chinoise Moon Lake, jouant ainsi son rôle de partenaire économique majeur.

L’industrie laitière représentant un quart des exportations du pays, la pression sur ce secteur économique crucial pour la Nouvelle-Zélande peut tout faire s’effondrer.

La Chine a élaboré une incroyable tactique commerciale en créant une forte demande pour le temps de constituer des stocks et en se retirant brusquement du marché.

Une fois que les coopérations agricoles néo-zélandaises ont cessé, la Chine a pu casser les prix pour acheter à bas prix l’excédent de production laitière de son voisin.

 

VII. Les attentes du marché laitier chinois

La demande et les écarts continueront de stimuler les importations.

Tout d’abord, la demande devrait continuer à croître.

Après la libéralisation complète de la politique du deuxième enfant, le nombre de nouvelles naissances avec le deuxième enfant de 2016 à 2017 a été respectivement de 7,21 millions et 8,83 millions.

L’écart entre les prix intérieurs et étrangers existera encore longtemps.

La différence d’efficacité de production entre le pays et l’étranger détermine le niveau de compétitivité.

À court terme, l’écart entre les prix intérieurs et internationaux est toujours d’environ 1 yuan par kilogramme, et les prix internationaux des produits laitiers sont toujours sous pression à la baisse en 2018, de sorte que les importations motivées par l’écart de prix continueront à augmenter.

En un mot, le volume des produits laitiers importés va continuer à augmenter et c’est l’occasion pour les entreprises laitières étrangères.

En conclusion

Les échanges commerciaux avec la Chine nécessitent une large préparation !

Dans la Chine récente, les gens sont très connectés à Internet, et les médias sociaux jouent un rôle essentiel dans la vie quotidienne des Chinois.

Tout comme nous l’avons vu plus haut dans cet article, les Chinois se méfient des produits laitiers nationaux et préfèrent acheter des produits importés.

Cependant, ils n’achètent pas ce qui vient de l’étranger.

S’ils ne connaissent pas la marque, ils ne l’achèteront pas.

Il est donc très important de créer votre e-réputation et votre notoriété de marque sur les médias sociaux chinois, par exemple, WeChat et Weibo, les deux principales plateformes sociales en Chine.